A La Pommeraye, commune de Mauges-sur-Loire, un projet d’usine de méthanisation géante soulève les protestations des habitants du territoire. Analyse d’un cas d’école de dérive d’une intéressante source d’énergie alternative vers un business hautement risqué, poussé par des politiques en contradiction avec les engagements pro-climat.
La Pommeraye, 4000 habitants depuis peu, a connu une manifestation significative ce vendredi 4 Décembre. L’enjeu est de taille, c’est le cas de la dire : un projet d’usine de méthanisation géante, mettant en commun une vingtaine d’agriculteurs, un budget de 7 millions d’euros, et… le site Lactalis de Saint-Florent-Le-Vieil.
Le principe : faire du gaz avec des déchets verts
Sur le papier, la méthanisation, c’est plutôt une bonne idée. En comptant sur les bactéries présentes dans un milieu fermé, pauvre en oxygène (en anaérobie), le principe est de « digérer » un mélange de déjections animales, de cultures intermédiaires (plantes non arrivées à maturité) et des résidus céréaliers. Dans certains cas on peut y retrouver différentes proportions de biodéchets ménagers, voire de boues de stations d’épuration.
La première différence avec le compostage traditionnel, c’est que cela se fait « sous cloche ». En effet, ce mélange est mis à chauffer dans un digesteur, une sorte de cocotte minute de bonne taille, à la température idéale pour les bactéries (autour des 40°), pour une durée allant de 40 à 200 jours. A la sortie : du biogaz, cocktail à base majoritaire de gaz méthane (de 50 à 70%) issu de la dégradation des matières par les bactéries, et un résidu, le « digestat », utilisable en principe comme engrais en épandage sur les terres agricoles.
A petite échelle, l’intérêt est évident
Le biogaz, saturé en eau et en dioxyde de carbone, n’est pas utilisable comme gaz de ville sans une épuration préalable, mais il peut être mis à contribution directement pour de la production d’électricité ou de chaleur locale.
On peut s’en servir pour chauffer des entrepôts, des hangars, des étables, des poulaillers… On peut aussi l’utiliser pour différents usages propres à l’exploitation agricole et à ses productions. Et aussi pour chauffer le digesteur !
Son intérêt essentiel est d’être issu des matières carbonées produites sur place : le CO2 produit par la combustion de ce gaz est celui qui a été capté localement. Le bilan global serait donc plutôt satisfaisant.
Oui mais… le digestat, alors ? On en fait quoi, des rejets intestinaux de ce tube digestif mécanique géant ?
Là, les choses commencent à se gâter.
Le digestat, une bouillasse riche en nutriments… et aussi en saloperies
Concentré d’azote, de phosphore et de micro-organismes (mais pas que ça), les restes de la méthanisation seront ensuite la plupart du temps épandus sur les terres, en guise d’engrais, après avoir décanté pendant un moment dans de vastes cuves à l’air libre.
Comme toute déjection digne de ce nom, la « crotte » du méthaniseur va avoir une sérieuse tendance à embaumer l’atmosphère d’une odeur tenace, celle qui vous fait réfléchir à deux fois avant de pendre votre linge en extérieur à proximité.
Mettons de côté l’évident problème olfactif, dont on comprend très vite qu’il s’amplifiera à mesure que l’usine de méthanisation s’agrandira, et creusons un peu plus.
Que deviennent ces éléments épandus dans les terres, qui sont comme chacun sait le premier filtre par lequel passe l’eau de pluie qui ensuite va rejoindre les nappes phréatiques ?
Car si, dans le digesteur, on balance les déjections animales et des coupes végétales, cela signifie qu’on y trouve : les antibiotiques, les bactéries, les parasites et spores éventuels… tous mis à fermenter joyeusement dans un bouillon de culture à température optimale, où une bactérie résistante aux médicaments trouvera un lieu de choix pour s’affirmer, se multiplier…
…et se retrouver ensuite dispersée sur plusieurs kilomètres carrés, avant que l’eau pluviale ne l’entraîne vers le fond ou vers le cours d’eau le plus proche.
Neutraliser les pathogènes : possible mais pas obligatoire
Dans une série d’articles très intéressants datant de janvier 2019, Reporterre nous apprend que la somme des études connues à ce moment permettait à l’IRSTEA –depuis fusionné avec l’INRA– de conclure qu’une méthanisation à 40 °C maximum réduit moins le nombre de pathogènes qu’une méthanisation à 50 °C ou un compostage, lequel peut grimper à 70 °C.
Or les systèmes les plus utilisés s’arrêtent aux 40 °C ! À titre de comparaison, la teneur en pathogènes d’un digestat, via une méthanisation à 40 °C, est comparable à celle contenue dans un lisier épandu sur les champs.
On apprend aussi qu’il existe des techniques d’«hygiénisation» — une période d’une heure de chauffe à plus de 70 °C — qui permettraient un meilleur «nettoyage» du digestat, mais celles-ci ne sont pas obligatoires.
Et qui a envie de se fatiguer à investir de l’argent supplémentaire, dépenser du temps et de l’énergie pour tuer des pathogènes invisibles ? On s’en fout, ni vu, ni connu !
Polluer l’eau, dégrader les sols
Problème : la perméabilité des sols n’est pas la même partout. Plus le temps de passage de l’eau extérieure vers les nappes souterraines est rapide, plus grand est le risque que les pathogènes survivent à leur voyage en sous-sol (sans parler des molécules antibiotiques complexes, qui elles y survivent, on le sait déjà).
Alors ils atterrissent dans les réserves d’eau, souvent directement mises à contribution pour l’alimentation en eau potable. Toutes les stations de pompage n’ont pas un traitement de potabilisation adéquat pour éliminer ces infiltrés, qui termineront alors dans nos carafes.
Mais ceux qui sont lessivés par les pluies sur des surfaces agricoles dépourvues de haies et de talus atterriront dans les cours d’eau, qui rejoindront les fleuves, qui eux aussi peuvent finir sur nos tables.
De plus, les pathogènes comme les résidus médicamenteux interfèrent avec les micro-organismes et la biodiversité du sol, affectant visiblement la reproduction des vers de terre dans les quelques études qui ont été menées à bien.
Le protocole d’hygiénisation, présenté comme optionnel, paraît donc revêtir tous les aspects d’une nécessité stricte pour espérer limiter la casse.
Toi aussi, fais ta fonte de permafrost tout seul, dans ta ferme !
Un autre souci, de taille : comme son nom l’indique, l’objectif de la méthanisation est de produire du méthane. Or le méthane entre fortement en compte dans le processus de réchauffement climatique, par ses effets concentrateurs de chaleur 28 fois supérieurs à ceux du CO2.
C’est le phénomène mis en évidence en haute montagne et dans la toundra, où des quantités phénoménales du gaz sont piégées dans les sols gelés… jusqu’à ce qu’ils dégèlent, comme c’est le cas en ce moment, plus rapidement encore que ne l’avaient estimé les spécialistes du GIEC.
On comprend rapidement qu’avec la méthanisation, une attention toute particulière doit donc être apportée au maintien en parfait état d’étanchéité de l’installation : une bâche de couverture abîmée, un excès de pression provoquant l’ouverture des soupapes de sécurité, des joints de conduites fatigués ou mal ajustés…
Et voilà la solution d’énergie verte qui se retrouve contributrice involontaire de l’effet de serre, à son tour !
Y’a un peu d’ammoniac en plus, je vous le laisse ?
Et comme s’il en fallait encore plus, dans le domaine du gaz à effet de serre, le méthaniseur en rajoute une sacrée couche, qui pique fort. Après le méthane, applaudissez l’ammoniac !
Comme l’indique le site de l’ADEME :
l’ammoniac (NH3) est un composé chimique émis par les déjections des animaux et les engrais azotés utilisés pour la fertilisation des cultures. Son dépôt excessif en milieu naturel peut conduire à l’acidification et à l’eutrophisation des milieux.
Site de l’ADEME, page dédiée au sujet des émissions d’ammoniac
De plus, il peut se recombiner dans l’atmosphère avec des oxydes d’azote et de soufre pour former des particules fines (PM2,5). On observe ainsi une contribution importante de l’ammoniac aux pics de particules fines au début du printemps, période d’épandage de fertilisants et d’effluents d’élevage.
Le même problème était pointé dès 2015 par un article du Canard Enchaîné. L’enquête de Reporterre rappelle, comme le Canard, que l’oxydation de l’ammoniac produit du protoxyde d’azote, dit « gaz hilarant », qui est tout de suite beaucoup moins drôle quand on sait qu’il a un effet de serre 300 fois supérieur à celui du CO2.
Particules fines, gaz à effet de serre, amplification de l’antibiorésistance… le bilan de la méthanisation est, pour le moins, en demi-teinte.
Le business du méthaniseur change la donne
On pourrait en rester là et se dire qu’en faisant attention, en étant rigoureux, en respectant strictement les normes, il y a peut-être moyen de faire de la méthanisation une ressource énergétique intéressante, à manier avec grande précaution. Ce serait oublier que dans tout ça, il est aussi question d’argent.
Pour une installation de méthanisation de taille « modeste » (de 100 à 150 kW), il faut compter jusqu’à 1 million d’euros, qu’il va falloir alors rentabiliser. Dans un contexte économique où des aides au déploiement de telles installations sont plus directives vers des installations de grande capacité, où le prix de rachat du biogaz fixé nationalement, au départ plus incitatif pour les petites installations, est sujet à des rabais, il faut faire tourner la machine. Il faut produire, produire, produire encore si l’on veut espérer vivre et rembourser ses emprunts.
A tel point d’ailleurs que certains agriculteurs ayant investi dans de telles installations consacrent désormais une part importante de leur temps à acheter alentours de quoi alimenter le méthaniseur (de plusieurs tonnes de matière par jour), ce qui laisse songeur quand on pense à l’énergie dépensée en allers-retours de machines pour déplacer toute cette matière.
L’objectif n’était-il pas de mettre en oeuvre une alternative énergétique ? Si au moins les engins agricoles fonctionnaient au biogaz…
Le contexte est flou, l’inquiétude grandit
Dans un article de septembre 2020, La Tribune évoque les remous provoqués par le plan biogaz en Bretagne :
[…]Accaparement des terres agricoles au profit de cultures à vocation énergétique, spéculation foncière, interrogations sur le bilan carbone réel, nuisances liées au transport, risques de pollution ou encore disparition de productions laitières insuffisamment rémunératrices étaient entre autres pointés du doigt.
[…] En Bretagne, le plan biogazier signé fin 2019 prévoit de multiplier par six la production de gaz renouvelable d’ici 2030.
[…] À l’échelle nationale, le Collectif scientifique national pour une méthanisation raisonnée (CSNM) recense également une « opposition croissante aux projets de méthanisation avec 172 associations luttant sur 168 sites ».
« Il y a une défiance grandissante de la population qui porte d’abord sur les effets sanitaires, les pollutions et les nuisances », estime Daniel Chateigner, membre du CSNM, qui comptabilise « environ un accident tous les 15 jours sur les méthaniseurs installés en France, ce depuis quatre ans ». »
Et un conseiller technique de la chambre d’agriculture de pointer la tendance à implanter des structures de plus en plus grandes, qui achèvent de transformer les agriculteurs en professionnels de la production de gaz à 100%. Adieu veau, vache, cochon, couvée… bonjour méthane et rentabilité !
Ainsi la boucle est bouclée : le biogaz devient un business de plus, éloignant encore un peu plus les agriculteurs de l’utilité paysanne évidente de leur métier pour les orienter sur la sacro-sainte, éternelle, toujours plus vorace et insatiable rentabilité. Parce que faire pousser, ça ne paie plus.
La Pommeraye, méthaniseur géant et agriculture intensive
Revenons sur nos terres, avec ce projet de regroupement de nombreux agriculteurs autour d’un méthaniseur géant à La Pommeraye.
Le collectif « Bien vivre à Mauges-sur-Loire », qui a préparé la manifestation du 4 Décembre, a résumé en un visuel l’essentiel des problèmes :
- terres agricoles bétonnées,
- biogaz produit envoyé directement chez Lactalis (qui finance 30% de l’équipement),
- consommation énorme de matière à méthaniser (42 000 tonnes par an, soit 115 tonnes par jour) dont 1000 tonnes de paille à faire venir d’ailleurs :
- 300 000 € de dette par associé, qu’il va falloir rembourser… s’il y a des bénéfices !
On remarque que, par son ampleur, ce projet va stimuler fortement la demande de déjections animales issues des élevages intensifs du territoire, de même que de forts volumes de « cultures intermédiaires à vocation énergétique » ou CIVE, riches en sucres, cultivées uniquement pour la méthanisation.
Il faudra bien alimenter la machine de ses 115 tonnes quotidiennes de matière pour produire et rentabiliser l’investissement !
Dans un contexte où le bien-être animal et la production de cultures de qualité sont des préoccupations citoyennes majeures, où chaque jour apporte de nouveaux exemples des excès du modèle productiviste intensif qui a régné sans partage ces dernières décennies, un tel projet verrouille le gouvernail des agriculteurs et les contraint à rester sur l’orientation intensive.
On peine à y trouver une justification… jusqu’à se souvenir qu’on ne parle plus de produire du gaz à usage local, mais de devenir de véritables industriels gaziers.
Des risques financiers, environnementaux, patrimoniaux
Le collectif le rappelle : les problèmes ne s’arrêtent pas là.
La dépendance financière des agriculteurs sera concentrée dans les mains d’un intermédiaire, Lactalis, supposé payé la production de biogaz. Considérant que ce géant de l’agroalimentaire refusait déjà, comme tant d’autres, d’acheter aux producteurs leur lait à un prix digne, on peut se demander jusqu’à quel point il tiendra son engagement d’acheter le gaz au consortium d’agriculteurs dans des conditions moins léonines.
D’ailleurs, en restant côté portefeuille, le montage financier de l’opération pose aussi question : 7,2 millions d’euros obtenus avec 80% de prêt bancaire. Qu’adviendra-t-il si l’un des partenaires a du retard pour payer, ou fait défaut ?
Assumer le passage du risque de défaillance financière d’une exploitation agricole au risque de défaillance financière d’un groupement industriel n’est pas une mince affaire, et on voit assez vite que rien ne couvre les partenaires agriculteurs en cas d’échec : tout le monde coulera. Rassurons-nous cependant, Lactalis restera debout…
La noria des camions et engins qui alimenteront au quotidien le digesteur de sa centaine de tonnes de déchets va aussi avoir un effet significatif sur les environs : risques et nuisances routières, dégradation des chaussées, surcoût d’entretien qui ne sont pas prévus dans le budget de cette installation et seront à charge de la collectivité qui seule paiera pour les dommages faits à l’une unique route desservant l’usine.
Enfin, le méthaniseur installé à moins de 2 km du centre-bourg imposera à l’ensemble des habitants l’inconfort quotidien de ses odeurs, comme tous les autres méthaniseurs de la région. Par effet de bord, on peut s’attendre à ce que les riverains constatent une dévalorisation nette de leurs biens immobiliers en raison de ces nouveaux effluves encore évitables.
Pour ceux qui voudront vendre pour changer d’air, les affaires non plus ne sentent pas très bon.
Le gouvernement en sens contraire de l’intérêt général
Sans surprise, un tel projet entouré de tels risques n’aurait certainement pas pu voir le jour s’il n’y avait, quelque part, une altération de la règle des aides à l’installation de méthanisation par l’état.
Inutile de chercher bien loin : dans le numéro de Septembre 2020 du bulletin de l’AFOCG (Association de FOrmation Collective à la Gestion, formant un réseau national d’agriculteurs), une nouvelle ne passe pas inaperçue.
L’Association des Agriculteurs Méthaniseurs de France (AFAM) fait part de son constat amer quant aux nouvelles règles et pénalisations instaurées au niveau de l’ADEME, qui vont favoriser l’émergence de méthaniseurs géants comme celui de La Pommeraye au détriment des installations de plus petites tailles, dont les risques paraissent bien plus simples à gérer :
Même si l’on ne partage pas l’objection faite par cette association professionnelle à la limitation des augmentations de puissance, le fait est que cela pousserait effectivement les projets à viser plus haut, trop haut, pour gagner plus sans encore maîtriser la machinerie.
Sortir de la culture du gigantisme, une nécessité impérieuse
On le comprend finalement assez bien : un ensemble de facteurs économiques et régaliens poussent les installations de méthanisation, déjà sujettes à des questionnements sérieux, vers le gigantisme, vers la concentration des exploitations, vers la conversion des agriculteurs en producteurs de gaz.
Est-ce cela que nous voulons ? Voulons-nous de terres agricoles dédiées partiellement voire totalement à la production d’une énergie, certes alternative aux produits fossiles ou au nucléaire, mais gouvernée par des lois de marché et des règles de subvention n’ayant plus rien à voir avec les besoins originaux qui nous ont fait les choisir ? Voulons-nous des paysans, ou des traders en énergie ?
Voulons-nous d’une agriculture de la démesure, de la concentration, de la mécanisation, où tout doit être axé sur la rentabilité, au mépris des risques techniques, biologiques, environnementaux ?
Enfin, voulons-nous laisser la rapacité financière et l’appât du gain dicter la stratégie du pays en termes de choix d’énergie alternative, en taillant la route à travers nos champs quoi qu’il en coûte ?
Ou bien voulons-nous choisir, en pleine conscience de ce que cela signifie, de rester à une échelle modeste qui laisse possible de maîtriser les risques, de contrôler les problèmes, d’apprivoiser ces nouvelles énergies tranquillement, pour apprendre et rectifier nos erreurs chemin faisant ?
La solution : les paysans
Nous savons aujourd’hui que toutes les politiques ayant mis en coupe réglée une agriculture paysanne ancestrale traitée par le mépris ces 50 dernières années ont eu des conséquences néfastes sur nos sols et sur ces métiers, que nous payons aujourd’hui et que nos enfants paieront demain.
Eutrophisation des cours d’eau à cause des rejets nitratés des exploitations animales géantes. Destruction de la biodiversité et lessivage des sols par la pluie avec le remembrement, l’arrachage des haies bocagères, la monoculture intensive. Écrasement des exploitants par la vente à perte, à cours de marché indignes, interdisant de vivre de son travail, condamnant à un labeur jamais interrompu. Mort de la terre avec le labourage profond, l’épandage de pesticides et d’engrais de synthèse, avec son cortège de maladies professionnelles et d’agriculteurs morts d’avoir fait leur métier comme on leur disait de le faire.
Nous sommes un pays gratifié d’un territoire exceptionnel, par sa fertilité, la diversité des cultures qui y sont possibles. Nous sommes gratifiés d’un savoir-faire paysan et d’une connaissance technique et scientifique approfondis qui ont permis à nos aïeux de faire vivre notre population, de la faire grandir, de la nourrir jusqu’à ce jour.
C’est en remettant de l’humain en nombre suffisant que l’on pourra, au rythme voulu, intégrer s’il le faut et avec intelligence la méthanisation comme source locale d’énergie alternative, s’il s’avère qu’avec suffisamment de sérieux et de main d’oeuvre qualifiée, on parvient à régler ses problèmes actuels, à contrôler les risques qu’elle présente.
Il serait certes stupide de jeter à la poubelle tout ce que l’évolution de la technique et de la mécanique a pu apporter comme aide, comme libération de la servitude et de la pénibilité imposée par ce métier difficile, dur pour le corps qu’est celui de paysan.
Il serait certes idiot de mettre au rencart la somme de connaissances accumulées grâce à la recherche et au travail scientifique qui nous permet aujourd’hui de mieux comprendre le fonctionnement du vivant et de savoir quelles sont les racines du mal qui frappe nos terres, d’identifier les risques et bénéfices qu’avancent des initiatives technologiques de la sorte.
Mais en conscience, à l’heure où avec le réchauffement climatique et l’appauvrissement des terres agricoles, nous payons le prix fort pour le manque de lucidité et de mesure des générations qui nous ont précédé, nous avons l’obligation de tracer une limite lorsque des projets de transformation aussi démesurés, aussi mal maîtrisés, dépassant largement l’échelle de l’artisanat pour se projeter à corps perdu dans l’échelle industrielle apparaissent devant nous.
En ce qui concerne le méthaniseur de La Pommeraye, cette limite est franchie depuis longtemps.
Il nous faut dire STOP, tous, et tout de suite. Car si ce projet aboutit et voit le jour, d’autres lui emboîteront le pas.
Ensemble, signons et faisons signer la pétition pour dire non à cette usine et à cette vision marchandisée des énergies alternatives :
https://www.mesopinions.com/petition/nature-environnement/usine-methanisation-pommeraye-mauges-loire-49/113758
Pour aller plus loin :
- site de l’ADEME : https://www.ademe.fr/expertises/dechets/passer-a-laction/valorisation-organique/methanisation
Cette page dédiée à la méthanisation propose des documents d’explication technique sur les procédés, les digestats, et des documents incitatifs valorisant la méthanisation en termes d’usage et d’investissement - site de Reporterre : https://reporterre.net/spip.php?page=recherche
Cette page de recherche vous permettra de retrouver les derniers articles, tous bien documentés, sur la méthanisation (mot clef : méthanisation) - page Facebook du collectif « Bien vivre à Mauges-sur-Loire » : https://fb.me/Bienvivre.msl/
Pour suivre l’actualité de la lutte contre le méthaniseur de La Pommeraye - article du Canard Enchaîné de 2015 « NH3 mon amour » lisible sur politique.net : http://www.politique.net/2015120901-biogaz-arnaque.htm évoquant le problème des émissions d’ammoniac et des subventions aux méga-fermes
- rapport de l’association AILE : https://www.aile.asso.fr/wp-content/uploads/2019/01/Dynamique-potentielle_Janvier2019-1.pdf décrivant l’évolution des implantations d’installation de méthanisation en régions Bretagne et Pays de la Loire